Education International

 Conférence du CSEE

 

À la veille des congés estivaux, les 5 et 6 juillet, à Liège, la FERC CGT a participé à la conférence du Comité Syndical Européen de l’Éducation (CSEE - branche de l’Internationale de l’Éducation [IE] pour la zone Europe). Cette conférence a réuni environ 270 délégué·es d’une quarantaine de pays.

Lors de son allocution d’ouverture, David Edwards, secrétaire général de l’IE est revenu sur la pandémie de Covid-19 qui a fortement marqué et endeuillé les professionnel·les de l’éducation. Au cours de la pandémie, ce sont 200 milliards d’euros qui se sont frayé un chemin dans l’éducation, investis par les entreprises privées de développement d’applications « éducatives » numériques. Aujourd’hui, dans tous les pays, les dogmes de la Banque Mondiale et du FMI bloquent systématiquement le développement des services publics notamment les salaires, les formations et les investissements. En parallèle ces instances mondiales ferment les yeux sur les 322 milliards de dollars liés à l’abus des multinationales dans l’évasion fiscale.

Au cours des travaux dédiés aux « mobilisations pour une éducation publique de qualité au profit des élèves », nous avons pu nous rendre compte à quel point les problématiques sont similaires pour les syndicalistes des différents pays : épuisement des personnels lié à la surcharge de travail (heures supplémentaires, tâches administratives) entraînant une grande souffrance au travail ; perte d’attractivité du métier liée aux faibles salaires (au Royaume-Uni par exemple, un tiers des enseignant·es quittent le métier dans les 5 premières années et 68 % des autres envisagent de le faire) ou encore la contractualisation et la privatisation de l’éducation (en Allemagne, 90 % des personnels de la recherche sont contractuel·les). En parallèle, plusieurs syndicats sont revenus sur l’importance de populariser les luttes qui se mènent dans nos différents pays et les victoires obtenues (comme ce fut le cas en Hongrie, au Kosovo, en Macédoine du Nord ou encore en Lettonie).

Les échanges sur « l’attractivité de la profession enseignante » ont, une fois encore, permis d’arriver à un consensus européen quant à l’analyse de la situation actuelle. Si auparavant nos professions étaient attractives, cela n’est plus le cas aujourd’hui principalement en raison des faibles salaires, de la quantité de travail toujours en augmentation, de la perte d’autonomie organisationnelle et pédagogique. La conférence a permis de faire émerger des points clés pour le CSEE notamment garantir la liberté académique (pédagogique) ; s’engager dans une gestion collective de nos lieux de travail ; des salaires décents ou encore des conditions de travail durables.

Enfin, pour nous interpeller sur la situation en Ukraine, nous avons accueilli Georgiy Trukhanov, président du syndicat TUESWU. Le constat en Ukraine est terrible : 2000 bâtiments scolaires endommagés et plus de 200 complètement détruits. 345 enfants ukrainien·nes tué·es, 2400 enfants déporté·es vers la Russie, ce qui constitue une violation des lois internationales humanitaires. Les syndicats ukrainiens de l’éducation ont pris part aux négociations avec leur ministère afin de garantir le maintien des salaires, l’interdiction du licenciement et le droit de travailler à distance d’une autre région ou de l’étranger. L’objectif affiché est de rouvrir les écoles à partir du 15 août. En solidarité la FERC CGT a présenté une déclaration de soutien aux populations ukrainiennes, russes et biélorusses qui résistent au régime totalitaire de Poutine.

En conclusion, cette conférence a confirmé l’importance pour notre fédération de participer à ces rencontres internationales. Bien qu’elles restent très « institutionnelles », elles permettent des échanges indispensables à la compréhension de l’actualité et la connaissance des luttes que mènent nos camarades dans leurs pays respectifs. Envisager à terme des journées de lutte internationales nous rapprocherait davantage et ouvrirait des perspectives communes.