RetraitéE - continuité syndicale Sécurité sociale UFR

 Le droit imprescriptible à la santé ?

 

Je vais vous parler de ce que je connais… Mais ailleurs, c’est pareil.

Cet été, je suis allé à l’hôpital de Beaumont subir une intervention assez banale. Je suis arrivé, le hall était vide, de ses 6 guichets, 5 étaient fermés. Je n’ai pas attendu. J’ai été bien soigné. Par un médecin dépêché d’un autre hôpital…

Une dame s’adresse au comité de défense de l’hôpital : « Je ne sais pas quels arguments mettre en avant pour que les politiques entendent nos appels de détresse. J’ai connu cet hôpital de Beaumont « plein de vie », les salles d’attente bondées, les lits occupés, les malades pris en charge... J’y suis revenue dernièrement, j’ai traversé des salles vides, des guichets fermés, un silence inquiétant, bref ça sentait la mort et j’en ai eu le cœur serré de peine et de colère. C’est incroyable, mais ils sont donc tous sourds là-haut !!! »

C’est qu’à l’hôpital de Beaumont, un véritable désastre sanitaire est en cours.

Messieurs Macron, Véran, l’hôpital voisin de Saint Martin du Tertre spécialisé dans les soins gériatriques, vous le fermez. À l’hôpital de Beaumont, malgré toutes nos alertes et protestations, vous avez osé, en pleine pandémie, priver la population d’un service de réanimation, de lits de soins intensifs, fermés deux mois auparavant. Vous avez osé en plein confinement, quand des enfants perturbés dans leur scolarité étaient en pleine détresse, fermer 12 lits de pédiatrie. Vous avez osé à la maternité de l’hôpital fermer le service de néonatalogie, mettant en péril les parturientes, les prématuré·es… Vous avez refusé d’entendre les besoins de la population. 180 000 habitant·es concerné·es.

Et puis, ces derniers mois, les choses se sont encore accélérées. Après l’urologie, la pneumologie, la diabétologie, la neurologie, la cardiologie ont vu leurs chef·fes de services partir, certain·es à la retraite et d’autres dégoûté·es des conditions qui leur sont faites … Des remplacements venus d’autres hôpitaux, mais au mieux une journée dans la semaine.

Un hôpital ruiné en moins de 4 ans… Messieurs Macron et Véran, qui est responsable ? Et on enjoint à la population de s’adresser à Pontoise, malgré la distance et les embouteillages.

Mais à Pontoise, la CGT s’insurge car là aussi les services de néonatalogie, de pédiatrie et de réanimation ont perdu des dizaines de lits depuis 3 ans, et avec le départ du chef de service de psychopathologie de l’adolescent·e, 10 lits ferment. Et comble de tout la cancérologie y est brutalement réduite à peau de chagrin !
Une désertification hospitalière pour plus de 500 000 habitant·es.

Tous ces forfaits accomplis, que restait-il à inventer ?

L’annonce de l’ARS est tombée avant l’été : la fusion administrative des hôpitaux de Saint-Martin-du-Tertre, Beaumont, Pontoise ! Avec toutes les conséquences prévisibles : la mobilité forcée des personnels soignants, administratifs, des services de restauration, de lingerie …

Les syndicats CGT, UNSA, Solidaires, de l’hôpital, outrés, ont appelé dans l’unité une journée de protestation pour s’opposer à cette fusion.

Vous savez quoi, le comité de défense avec la CGT et les autres syndicats de l’hôpital, après avoir manifesté au ministère de la Santé pour être entendus des ministres Buzyn et Véran, vient de proposer de s’y rendre une quatrième fois pour s’adresser au nouveau ministre Monsieur Braun.

Monsieur Braun qui préconise l’appel préalable au 15, avant de se rendre aux urgences. Nouveau tri des patient·es…Ce n’est pas la réponse que la population, exaspérée, est prête à entendre. Tant va la cruche à l’eau…