Société

 SCOP-TI : « on lâche rien ! »

 

Après une victoire qui restera dans l’histoire du mouvement ouvrier, quand les salarié·es ont récupéré leur usine face au géant Unilever [cf. Le Lien N°185], un nouveau défi s’impose aux « Ex-Fralib » : réussir l’aventure commerciale et industrielle. Dans une économie capitaliste, dominée par la finance, il s’agit de faire la démonstration que l’on peut produire autrement [1]. Sans compter que le MEDEF et consorts s’agacent d’une usine sans patron ! Pour faire vivre l’esprit 1336, la FERC est membre depuis sa création de l’association « FRALIBERTHE » qui réunit les amis de SCOP-TI.

L’association réunit des individuels, avec une cotisation symbolique de 13,36€, et des associations, syndicats, partis et AMAP [2].

La FERC est adhérente depuis sa création en Juillet 2016 mais d’autres organisations fédérées devraient le devenir. L’objectif est triple : les ventes militantes (Cf. encadré ci-contre), la participation à des initiatives (120 en 2017) où les « Ex-Fralib » viennent témoigner de leur combat, et l’activité culturelle (45 représentations en 2017) des troupes « Los Fralibos » et « los théatros ». C’est aussi, au travers de « FRALIBERTHE », que s’organisent les visites du site, et la prochaine ouverture d’une boutique sur place, dans l’ex-local syndical !

Quant à l’activité industrielle de SCOP-TI, si elle suit une progression constante sur la production en marques propres (1336, BIO-SCOP-TI) avec des tonnages qui sont passés de10, 25, 38 tonnes par an, c’est la fabrication (120 T.) en marques distributeurs qui permet de faire tourner les chaines. Mais les acheteurs de la grande distribution ne font pas de cadeaux à leurs fournisseurs, encore moins quand ils constituent « un ilot de socialisme » inséré dans le Marché !

Aussi les marges commerciales sont tellement réduites sur ces gros volumes, que ce sont les « petites » ventes dans les réseaux alternatifs et militants qui contribuent à la pérennité de la SCOP. Tout comme le financement participatif réalisé en 2017, pour suppléer au manque de soutien des banques. Situation complètement paradoxale avec le discours macroniste, qui voudrait que tout salarié·e entreprenne et devienne milliardaire.

Non, l’oligarchie n’est pas prête à favoriser les initiatives qui viennent des travailleur·ses, et voit d’un très mauvais œil la réussite d’une « usine sans patron » [3], des fois que ça ferait école !

Solidaires avec les autres aussi, SCOP-TI envoie cet été un container avec 2 tonnes de thés et tisanes à Cuba. Est également prévue, une rencontre entre la troupe « los théatros » en Avignon, le 10 juillet, avec les ouvrier·ères de Samsonite qui racontent leur lutte au travers d’une pièce de théâtre « On n’est pas que des valises ».

Sans compter les relations et la diffusion des glaces « La belle Aude », usine récupérée des « Ex- Pilpa ». C’est çà, l’économie sociale et solidaire !

Comment aider concrètement les SCOP-TI :

Les circuits militants représentent 20% du CA et 36% des ventes des marques propres.

Elles sont donc essentielles pour la réussite de SCOP-TI.

Si toutes les manifestations syndicales (congrès, AG, …) sont l’occasion de tenir un stand de thés et tisanes 1336 pour approvisionner les camarades, on peut amplifier le mouvement dans son entourage personnel (vente en ligne) et professionnel (avec des commandes groupées en salle des profs par exemple !).


[1Produits garantis sans arômes artificiels

[2Cotisation à 133,60€

[3Par exemple, titre ravageur : « La scop des Ex-Fralib boit la tasse » dans Le Parisien du 4/08/2017