Enseignement Supérieur et Recherche SNTRS CGT

 Communiqué SNTRS - Le CNRS version Macron : recherche de stars et réduction du recrutement de chercheurs

 

Le CNRS est au diapason de la politique de l’ancien banquier de la banque Rotschild devenu Président de la République : se débarrasser du cadre normatif et réglementaire qui constitue l’architecture de la Fonction publique pour adopter l’organisation et la culture managériale du privé qui constitueraient le nec plus ultra de l’efficacité. Il faut se débarrasser des habitudes de « l’ancien monde ».

La recherche publique est freinée par son système de rémunération qui l’empêcherait d’attirer les « stars ». Pour attirer ces derniers le PDG du CNRS veut s’attaquer à un tabou : celui de différencier les rémunérations selon le niveau d’excellence et selon … les disciplines ! (Cf. article de l’agence de presse « News Tank » du 4 septembre 2018 - Rémunération différenciée pour les chercheurs « stars » : « il faut s’attaquer à un tabou » (A. Petit). Propos recueillis à l’occasion du 6eme colloque annuel des vice-présidents recherche et valorisation de la CPU fin août à Bordeaux).

La plèbe constituée par « les chercheurs normaux », les ingénieurs et les techniciens (ces derniers ne sont même pas cités) ne vaut pas la peine que l’on s’y intéresse. Le culte de la performance et l’individualisme est à son comble. Adieu le collectif de travail, vive le culte de la personnalité. Le journal du CNRS pourrait devenir un journal « people » !

Rémunérer les chercheurs suivant les disciplines revient à transformer le CNRS en une holding chapeautant des filiales qui sont mises en concurrence.
Si d’un côté le PDG recherche des stars à l’étranger, de l’autre il réduit le nombre de ses « chercheurs normaux ». En 2019, le recrutement de chercheurs passera de 300 à 250 soit une baisse de 17% remplacés par des thésards ! Le PDG engage la diminution de la puissance de recherche du CNRS.
Il met en œuvre les préconisations du plan CAP 2022 de réduction des effectifs de fonctionnaires, d’individualisation des rémunérations et d’introduction de techniques managériales basées sur la mise en concurrence.
L’amélioration de nos conditions de travail et l’ambiance dans les laboratoires ne sont pas à l’ordre du jour.

Afin de s’opposer à cette politique et d’exiger des recrutements, des salaires à la hauteur de nos qualifications, et pour défendre une recherche publique fondée sur la collaboration et non la mise en concurrence des personnels, le SNTRS-CGT appelle à faire grève et manifester lors de la prochaine journée d’action interprofessionnelle du 9 octobre.

Villejuif, 10 septembre 2018