Droits, Libertés et Action Juridique CGT FERC Sup

 Non à la répression de la jeunesse !

 

Le jeudi 19 janvier 2023, plus de 2 millions de personnes ont manifesté dans le calme pour protester contre le projet de casse de nos retraites du gouvernement Macron – Borne. La jeunesse participait à cette déferlante au côté des travailleur·ses, et continue à se mobiliser dans les lycées et les universités.

En réponse à cette mobilisation légitime de la jeunesse, le pouvoir a semblé vouloir répondre par la violence : à l’université de Strasbourg, une Assemblée Générale étudiante réunie après la manifestation du 19 a été expulsée par les CRS à la demande du Président de l’université.

Sur le campus Condorcet (construit en quelques mois seulement à la Plaine Saint-Denis, s’y déroulent depuis
deux ans les séminaires d’une quinzaine d’universités d’Île-de-France, coincés entre les bureaux d’Orange,
de Venteprivée.com, et les quartiers ouvriers d’Aubervilliers) : après une Assemblée Générale étudiante réunie le lundi 23 janvier, une trentaine d’étudiant·es ont décidé d’occuper un espace de réunion. Le président du campus Condorcet a appelé immédiatement la police, conduisant à une intervention dans les locaux du campus et à l’interpellation des étudiant·es, qui ont été placé·es en garde à vue pendant vingt-deux longues heures émaillées de violences, d’insultes et de menaces contre plusieurs d’entre elles et eux.
Les récits des étudiant·es sont édifiants : ils et elles ont été traité·es comme des terroristes. Nos camarades
ont été menotté·es.

Au sein des différents commissariats, 16 étudiant.es ont été mis·es dans une salle de 4m2 sans VMC. Une étudiante inconsciente a fait un malaise et a été trainée sur le sol, dans des escaliers par les policiers, sans avoir recours à un·e médecin·e. Une étudiante a eu les côtes cassées.
Cette garde à vue collective allait à l’encontre de la volonté que la jeunesse s’organise démocratiquement dans un mouvement social qui concerne le pays tout entier.

Quelques jours plus tard, 150 personnes ont forcé la présidence du campus et de l’EHESS à parler directement
aux personnes mobilisées pour obtenir qu’aucun·e étudiant·e n’ait de poursuites judiciaires.

La FERC CGT a condamné avec la plus grande fermeté ces recours à la violence à l’initiative des chef·fes d’établissements en violation des franchises universitaires, garanties séculaires des libertés d’expression et de
mobilisation au sein des universités.
Elle a demandé à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, lors d’une rencontre, de s’assurer que les chef·fes d’établissements veillent au respect des libertés fondamentales, et à préférer la discussion plutôt que le recours à une violence aveugle face à cette mobilisation massive.