RetraitéE - continuité syndicale UFR

 Non, les retraité·es ne sont pas des nanti·es et Oui la contre-réforme de la retraite à 64 ans doit être abrogée !

 

D’après le gouvernement illégitime Macron-Bayrou il conviendrait de faire payer les retraité·es qui seraient des nanti·es. C’est ainsi que pour financer le budget de la sécurité sociale, la ministre du Travail propose de mettre à contribution les retraité·es qui ont une pension supérieure à 2 000 € mensuels soit 40 % des retraité·es qui verseraient une nouvelle cotisation (apport attendu entre 500 et 800 millions d’€). Elle propose aussi de faire travailler gratuitement les salarié·es 7 heures de plus par an.

Il convient de rappeler comment a été conçu, à la sortie de la 2e guerre mondiale, notre système solidaire de la Sécurité Sociale. Pendant notre activité salariée, nous contribuons toutes et tous à alimenter les pensions de retraite par nos cotisations (part salariale + part patronale), c’est la solidarité entre générations. La proposition du gouvernement consiste donc à faire cotiser des retraité·es qui ont déjà cotisé pendant leur période d’activité salariée, la ministre propose donc une double cotisation !
Une députée MODEM (Perrine Goulet) veut aussi taxer les retraité·es pour financer ‘’l’autonomie’’ par une augmentation de la CSG !
Pourtant les retraité·es sont déjà bien servi·es côté impôts et taxes :
  CSG (contribution sociale généralisée) entre 8,3 % et 3,8 % selon le revenu fiscal.
  CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) à 0,5 %
  CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie) à 0,3 %
Sans compter la TVA qui est payée par toutes et tous, et ce quel que soit nos revenus.

Les retraité·es des nanti·es !

Les retraité·es ont un niveau de vie moyen de 24 880 euros par an, soit 2 073 euros par mois, inférieur de 6 % à celui des actif·ves (données INSEE 2021).
8,7 % des retraité·es sont considéré·es comme pauvres. 60% des retraité·es touchent une pension inférieure au SMIC, 31 % moins de 1000 €/mois et 11% moins de 790 €/mois ! (chiffres UCR).

Le déficit de la Sécu et donc des retraites, lié aux dépenses de santé … ou au manque de recettes ?

Le gouvernement et le patronat parlent de déficit et ne s’attaquent qu’aux dépenses en oubliant la chute vertigineuse des recettes de la Sécu. Chute organisée par les choix politiques des gouvernements successifs. En 2023, les exonérations de cotisations dites patronales étaient de 89 milliards d’€ ! Entre 1992 et 2021, les exonérations pour les cotisations patronales se montent à 850 milliards d’€ (en euros constants de 2021) !!! Donc de l’argent il y en a, mais il faut avoir le courage d’aller le chercher où il se trouve.

De notre côté, retraité·es et syndicalistes, nous ne pouvons compter que sur le rapport de force que nous saurons construire face au gouvernement et au patronat. C’est pour cela qu’avec 9 organisations de retraité·es, l’UCR et notre UFR appellent à une grande journée d’actions et de manifestations dans toutes les régions le 20 mars. Le 20 mars pour :

  Le retour au droit à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités et taux de remplacement à 75% calculé sur les 6 derniers mois ou les 10 meilleures années
  L’abrogation de la CSG, du CRDS, et de la CASA
  Cesser les exonérations de cotisations sociales
  Aucune fiscalisation de la Sécu et des retraites
  Maintien du Code des pensions civiles et militaires
  Indexation des pensions sur les salaires

Le 20 mars sera la journée d’action pour nos revendications de retraité·es mais aussi en solidarité avec les salarié·es pour exiger l’abrogation de la contre-réforme de la retraite à 64 ans.