Travail et santé Société

 COVID, vaccination, passe sanitaire…débattons !

 

Nous vivons depuis plus de 18 mois au rythme de la propagation du virus du Covid et de ses variants.

La fourchette basse mondiale de mort·es est de plus de 4 millions, dont 115 000 en France (chiffre certainement inférieur à la réalité du fait des difficultés de recensement). Nous sommes tou·tes confrontés à ce risque sanitaire inédit : il a modifié notre vie quotidienne, nos conditions de travail et de militantisme, nos relations sociales. Il a pesé sur nos collectifs, nous l’avons vu lors des reprises post-confinement. L’absence de traitement validé scientifiquement pour lutter contre le virus maintient à un niveau très élevé le risque de contagion et de forme grave, voire létale, de la maladie. L’effort de la recherche mondiale a permis la mise au point extrêmement rapide de vaccins qui, d’après les études scientifiques, offrent une protection efficace contre les formes les plus graves du Covid [1]. Le principe de l’ARN messager, base des vaccins Pfizzer et Moderna, est connu depuis 1961 [2]. L’accélération des recherches sur le sujet ouvre d’ailleurs l’espoir de vaccins contre d’autres virus comme le SIDA. Le vaccin est aujourd’hui le meilleur moyen de protection, nous avons d’ailleurs revendiqué dans nos champs l’accès de tou·tes les travailleur·ses à la vaccination, après avoir revendiqué protection, accès aux masques et fermeture des lieux de travail dans les mois précédents. L’intérêt général et collectif, la solidarité et l’égal accès au progrès et à la protection pour l’ensemble de la population sont nos valeurs et nos boussoles tout au long de notre histoire sociale.

Les logiques du capitalisme à l’œuvre au niveau mondial ne permettent pas de répondre aux besoins de la population. C’est pour des raisons libérales qu’après des années de disette le Capital a trouvé les moyens de financer la recherche sur les vaccins ARN. En France, les manques cumulés d’investissement dans les hôpitaux nous ont soumis en permanence au risque de saturation des services et ont mis en lumière les très fortes inégalités territoriales dans l’accès aux soins. Les services n’ont tenu que par l’investissement sans faille des personnels.

La production et la distribution des vaccins par les « Big Pharma » s’est faite selon les règles de la concurrence libre et non-faussée, qui induit des inégalités inacceptables d’accès aux vaccins entre pays. Au passage ces multinationales ont engrangé des bénéfices records et versé des dividendes honteusement élevés à leurs actionnaires. Nos besoins fondamentaux, santé, alimentation, éducation, recherche, énergie, etc. doivent en urgence être remis sous le contrôle économique et politique des citoyen·nes et extraits des logiques de marché. Nous devons exiger la levée des brevets à la mise à disposition des vaccins.

La politique gouvernementale est illisible, parfois contradictoire, toujours méprisante. Elle n’est jamais au service du bien collectif mais toujours au service des entreprises et des plus riches. Le rejet global de cette politique et de ses effets sur nos conditions de vie et de travail est légitime. Le passe sanitaire est une mesure qui renforce le contrôle sur chacun·e et génère des inégalités, sans obliger l’État à prendre ses responsabilités pour assurer la protection de tou·tes par l’accès aux soins et à la vaccination. Cette mesure votée au cœur de l’été vient après les lois Sécurité globale et séparatisme, après la réforme de l’assurance chômage, la tentative de casse de notre système de retraite solidaire…

C’est donc dans ces conditions complexes et tendues que nous retrouvons nos collègues, les jeunes (élèves, étudiant·es, usager·es) et que nous avons à reconstruire collectivement des revendications pour la protection de tou·tes, l’accès aux connaissances et aux données scientifiques, pour une société solidaire et juste… L’heure est aux échanges, aux débats et à la réflexion collective !


[1Comparaison de deux vaccins à ARNm très efficaces contre la COVID-19 pendant les périodes de prévalence des variantes Alpha et Delta | medRxiv