RetraitéE - continuité syndicale UFR

 Guerre d’Algérie, travail de mémoire : témoignage d’un camarade

 

Cette « guerre honteuse</span » de 1954 à 1962 a été faite à tout un peuple réclamant son indépendance.

Les gouvernements et l’idéologie dominante avaient réussi à utiliser les jeunes appelés du contingent pour soi-disant « maintenir l’ordre » mais pour mener une « vraie guerre ».

Ils n’avaient pas le droit de vote mais le devoir de tuer. Guerre meurtrière pour les deux peuples :

  • Algérie : 600 000 mort·es combattants et civils, 8000 villages détruits, torture institutionnalisée, exécutions de prisonnier·es, nombreux guillotinés, disparitions, population déplacée…
  • France : 30 000 mort·es, 65 000 blessé·es, 300 000 traumatisé·es psychiques.

Les 1000 manifestations des partisan·es de la paix, dont la CGT, ont fortement contribué à la négociation du 19 mars 1962 ainsi qu’à combattre l’OAS. Un grand silence s’instaura.

Cette guerre a enfin été officiellement reconnue comme telle en 1999. Actuellement, un « travail de mémoire » est plus que jamais nécessaire pour que la jeunesse des deux pays puisse construire son avenir dans un monde de paix. Avec comme supports, entre autres :

  • mon propre témoignage à partir d’un journal tenu sur les lieux mêmes d’opérations : « On n’efface pas la vérité » ;
  • les rencontres que je fais avec Djoudi Attoumi, ancien officier du FLN, dans des lycées, collèges et associations ;
  • la revue d’avril 2018 Historia Spéciale « Guerre d’Algérie, paroles de soldats » enrichie de lettres d’appelés, tracts, témoignages de Benjamin Stora et Tramor Quemeneur ;
  • une collection unique de quotidiens originaux de la guerre d’indépendance algérienne « Les journaux de guerre. L’histoire des mémoires d’un conflit » publiée en collaboration avec la BNF ;
  • la diffusion prochaine sur FR3 d’un documentaire « 12 appelés du contingent contre la guerre » dont je fais partie ;
  • sur Europe 1, l’émission Au cœur de l’histoire de Franck Ferrand : Le récit « Albert Nallet, un appelé communiste ».

L’Éducation Nationale intégrant cette période dans ses programmes scolaires, je fais partie de sa réserve citoyenne.