Lutte contre les discriminations

 « La CGT c’est nous, c’est elles »

 

Le 7 février s’est tenue à Montreuil la journée d’étude du collectif confédéral Femme mixité : de nombreux militants et militantes de la FERC y ont participé.

Cette journée a été l’occasion de présenter les premiers résultats de la consultation de cet hiver « la CGT vous la voulez comment ? », enquête en ligne réservée aux femmes syndiquées ou non, pour connaître leurs attentes vis-à-vis de la CGT. Les résultats de cette consultation sont à manier avec précaution car elle n’a pas porté sur un échantillon représentatif, ni des femmes syndiquées à la CGT ni des femmes salariées, (ce n’était pas l’objectif visé ) mais c’est une source d’information intéressante sur les leviers et les freins à la syndicalisation et à l’investissement militant des syndiquées. 10 000 femmes ont répondu à la consultation dont une majorité de syndiquées.

Tout statut confondu environ 6 femmes interrogées sur 10 déclarent être ou avoir été victimes de sexisme, 3 sur 10 avoir subi du harcèlement sexuel ou des violences, près d’une sur 2 déclare avoir rencontré des difficultés en tant que femme en matière de rémunération, plus d’un tiers à l’embauche, 3 sur 10 ont des contrats précaires ou atypiques et plus d’1 sur 10 du temps partiel imposé. Pour toutes l’égalité salariale arrive en tête des priorités revendicatives.

De nombreuses questions concernaient la « triple journée » des syndiquées et l’articulation entre vie familiale, vie professionnelle et vie syndicale. 20 % des syndiquées en responsabilité considèrent que leur activité syndicale a eu une incidence négative sur leur vie familiale, la moitié des syndiquées déclarent avoir rencontré des difficultés pour s’affirmer en tant que femmes dans un univers masculin ; 43 % des responsables disent avoir rencontré dans leur parcours syndical des difficultés liées à des situations de sexisme à la CGT. Interrogées sur leur souhait de prendre des responsabilités syndicales, près d’une syndiquée sur deux répond par la négative mais elles sont 20 % à indiquer qu’elles aimeraient en prendre mais qu’on ne leur en a jamais proposées…

Bref, le document complet est disponible et mérite que l’on s’en empare pour mener les débats dans notre organisation. En effet, le RSC annuel (Rapport de Situation Comparée) de la CGT, pointe encore de grandes disparités dans l’accès des femmes à la syndicalisation et à la prise de responsabilité.
Si la part des femmes syndiquées continue sa progression en 2018 (elle a augmenté de près de 4 points et est à 49 % soit pratiquement une adhésion sur deux) la syndicalisation des femmes à la CGT est toujours inférieure de plus de 10 points à leur présence sur le marché du travail (48,2 % de femmes en emploi et 38 % des syndiquées à la CGT).
Ce décalage se retrouve en s’amplifiant dans la prise de responsabilités syndicales par les militantes. Le nombre de femmes secrétaires générales de fédérations a légèrement augmenté (18,2 %) : elles étaient 5 en 2017 et 6 en 2018. En revanche, la part des femmes secrétaires générales des unions départementales a légèrement diminué et leur part à la tête des comités régionaux est stable.
On compte 25 femmes secrétaires générales d’UD et 6 de CR en 2018. Soit 24,8 % de femmes au CCN, pour 38 % des syndiquées et 48 % des salarié·es…

Notre fédération se situe donc bien au-dessus de cette moyenne avec 50,8 % de femmes à la CEF et 53,8 % de femmes au BF ! Le RSC est également disponible pour celles et ceux qui veulent le lire et le diffuser.

Ces deux documents permettent de pointer des progrès réels en matière d’égalité et surtout de prise en compte de cette nécessité, mais une fois obtenue la parité dans nos instances CGT (CE, bureaux, etc.) il reste encore à réfléchir à nos pratiques et à nos revendications pour syndiquer, former et donner des responsabilités à toutes les salariées, retraitées et privées d’emploi.