Extrême droite Le Lien

 Lien Spécial juin 2024 - Contre l’extrême droite : faire Front populaire ! Mobilisons-nous massivement !

 

Le danger de voir l’extrême droite accéder au pouvoir dans quelques jours est une réalité. Face à cette situation de crise majeure, la fédération vous envoie ce Lien hors-série afin d’impliquer chaque adhérent·e dans la mobilisation des prochains jours : contre l’extrême droite faisons Front populaire !

Le RN c’est un projet antisocial, de ségrégation raciste, la fin de la Sécurité Sociale, la haine du syndicalisme, une remise en cause des droits humains, des libertés fondamentales, des droits des femmes, des LGBTQIA+, des personnes en situation de handicap, la négation de l’urgence climatique... De manière tout aussi évidente, le camp présidentiel n’est pas une solution !

Dans cette situation, la responsabilité du syndicalisme est plus grande que jamais pour une victoire pour le monde du travail ! La FERC appelle à amplifier la dynamique du Front Populaire. C’est en préservant notre indépendance syndicale que nous pourrons y porter nos revendications, empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir et les Macronistes de s’y maintenir. L’intersyndicale confédérale porte des revendications fortes qui doivent continuer à alimenter le programme du Front populaire.

De la même façon, la FERC met en avant ses revendications : plans d’urgence pour l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche, à l’inverse de la marchandisation en cours de ces secteurs ; des moyens pour l’accès au sport et à l’éducation populaire pour tou·tes ; l’abrogation du SNU et de Parcoursup.

La Fédération appelle chacun·e à s’engager dans une campagne de terrain au plus près de nos collègues : convainquons des dangers du vote pour l’extrême droite et de l’opportunité de vaincre la Macronie. Le Front populaire constitue un véritable espoir et nous devons gagner la participation des salarié·es aux élections, en portant nos revendications, en nous mobilisant, en proposant la syndicalisation, en investissant nos structures interprofessionnelles qui seront essentielles dans ce combat de conviction auprès de la population.

Pour gagner, nous devons nous engager totalement dans les différentes mobilisations qui devront être massives pendant toute la campagne ; jusqu’à la victoire !

L’IMPOSTURE SOCIALE DU RN !

LA PREUVE PAR LEURS VOTES

Contrairement à ce qu’il laisse paraître, le Rassemblement National n’est en rien du côté des travailleur·ses. Que ce soit à l’Assemblée nationale (depuis juin 2022) ou au Parlement Européen (2019-2024), les votes de ce parti parlent d’eux-mêmes !

À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

> Contre l’augmentation du SMIC
> Contre l’indexation des salaires sur l’inflation
> Contre le blocage des prix des produits de première nécessité
> Contre la gratuité des cantines et fournitures scolaires pour les plus modestes
> Contre la revalorisation des petites retraites
> Contre le gel des prix des loyers
> Contre l’augmentation des hébergements d’urgence
> Pour la fin des droits au chômage après abandon de poste
> Pour la fin des allocations chômage si refus d’un CDI à la fin d’un CDD
> Pour la réduction des droits au chômage des étranger·es hors Union européenne
> Pour l’interdiction de la présence des étranger·es au sein des IRP
> Pour la limitation du droit de vote des travailleur·ses précaires aux élections professionnelles
> Contre la taxation des yachts et jets privés
> Contre une taxe sur les revenus supérieurs à 3 millions d’euros
> Contre une taxe sur les superprofits
> Contre l’augmentation de la TVA sur les produits de luxe
> Contre la hausse des moyens pour lutter contre la fraude fiscale
> Contre le rétablissement de l’ISF
> Contre le recrutement de sapeur·es-pompier·es et la revalorisation de leurs salaires
> Contre l’attribution d’un milliard d’euros dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes

AU PARLEMENT EUROPÉEN

> Contre une résolution visant à réduire les inégalités, avec une attention particulière à la pauvreté des travailleur·ses
> Contre le renforcement des salaires minimaux dans les pays de l’UE
> Contre une résolution visant à freiner l’exploitation de stagiaires dans les entreprises
> Contre le renforcement du dialogue social dans les entreprises
> Contre la revalorisation des personnels soignants
> Contre des réductions annuelles contraignantes des émissions de gaz à effet de serre
> Contre la réduction des écarts de salaires entre les femmes et les hommes
> Contre la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
> Contre la condamnation de l’interdiction de fait du droit à l’avortement en Pologne.

RN : UNE ÉCOLE À L’OPPOSÉ DE SON RÔLE ÉMANCIPATEUR

Le projet d’École que nous propose le RN est un projet rétrograde qui représente un danger pour l’école publique, la liberté pédagogique, la liberté d’expression des personnels et surtout la liberté pour nos élèves, en particulier celles et ceux issu·es de l’immigration.

DES PROGRAMMES RESTRICTIFS

  • Remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en restaurant l’école comme vecteur de transmission d’une vision fantasmée de l’Histoire de France.
  • En primaire, l’instruction réduite au strict minimum axée prioritairement sur le français, les maths et l’Histoire de France.

STOP/DANGER : c’est la fin de l’ouverture sur le monde et sur les autres et de l’obtention d’une culture commune de haut niveau.

LA SÉLECTION ET LE TRI RENFORCÉ·ES

  • Remise en cause du collège unique
  • Volonté de décider de l’orientation des élèves de 3e (général et technologique, voie pro, apprentissage) en fonction des résultats de l’année et du DNB qui deviendra un examen d’orientation.
  • Rejet de l’École inclusive.

STOP/DANGER : c’est une orientation précoce renforcée et subie qui ne permet pas aux élèves leur libre choix. Cela va à l’encontre de notre projet d’une éducation de 3 à 18 ans, de lutte contre le déterminisme social, et pour une École ouverte à toutes et tous.

UN AUTORITARISME ACCRU

  • Pour les élèves : mise en place de sanctions-planchers obligatoires pour les conseils de discipline ; mise en œuvre de l’article 403-5 du code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public (6 mois d’emprisonnement et 7500 € d’amende).
  • Pour les parent·es : suspension des allocations familiales et des bourses scolaires en cas d’absentéisme avéré et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires.
  • Pour les personnels : renforcement de l’exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confié·es.
  • Accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière, et obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l’encontre des encadrant·es.

STOP/DANGER : ces mesures renforcent la précarité des familles, la mise à l’écart des certain·es élèves et militarisent les missions des personnels.

DES PERSONNELS MIS AU PAS

  • Accroissement de la revalorisation au mérite (rendez-vous "carrière" et inspections plus nombreux·ses).
  • Disparition des instituts de formation jugés inefficaces.

STOP/DANGER : cela va à l’encontre de notre revendication d’une formation de haut niveau pour l’ensemble des personnels, d’un déroulement de carrière égalitaire, du maintien des postes à hauteur des besoins et de l’augmentation généralisée du point d’indice.

POUR LA CGT, l’école publique laïque doit être émancipatrice et porteuse de libertés : celle des personnels qui y enseignent et celle qui y est enseignée.

RN ET FORMATION PROFESSIONNELLE

Le RN s’exprime peu sur les questions de formation professionnelle… et pour cause, ses positions sont dans la droite ligne des réformes actuelles : place renforcée de l’entreprise, sélection sociale et scolaire, et volonté de fournir rapidement de la main d’œuvre aux « entreprises [qui] peinent à recruter : hôtellerie-restauration, certains métiers de l’industrie, services à la personne… [1] ». On retrouve aussi les mêmes poncifs sur l’Éducation Nationale déconnectée de l’économie réelle. Les valeurs émancipatrices de la formation sont effacées au profit de l’insertion professionnelle immédiate. Par exemple, un communiqué de Dominique Bilde (députée européenne condamnée dans l’affaire des assistant·es parlementaires du RN) fait la promotion du développement de l’apprentissage dans les lycées professionnels pour que « les entreprises locales bénéficient d’une main-d’oeuvre qualifiée prête à l’emploi [2] ».

Dans le programme « pour la jeunesse » de Marine Le Pen en 2022, il y avait la mesure du « chèque apprentissage bénéficiant aux jeunes et aux entreprises » : 2 750 € ou 4 000 € pour les entreprises qui accueillent des apprenti·es.

Pour la jeunesse populaire, le RN c’est un grand bond en arrière.

LE PROJET DU RN POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE PORTE UNE VISION RÉACTIONNAIRE ET LIBERTICIDE

Vision élitiste de l’école, bourses au mérite et orientation massive vers les filières professionnelles et l’apprentissage

Le RN veut inciter les jeunes à commencer à travailler plus tôt (en cohérence avec ses propositions sur les retraites), notamment les jeunes les plus précaires. Cette proposition vise à « répondre aux besoins de la nation » : en fait, elle répond surtout aux besoins des entreprises en envoyant le plus tôt possible les jeunes (main d’œuvre bon marché) au travail.

L’UNIVERSITÉ ET LES LONGUES ÉTUDES NE SERAIENT RÉSERVÉES QU’À UNE ÉLITE OU À CELLES ET CEUX QUI LE « MÉRITENT ».

Le RN propose également que les jeunes qui commencent à travailler avant 20 ans puissent partir plus tôt à la retraite, ce qui est une incitation aux métiers manuels pour les jeunes dont les parent·es ne peuvent pas payer des études supérieures. Une autre façon de nous dire que chacun·e doit rester à sa place de naissance.

Le RN soutient aussi la forte montée de l’apprentissage dans les diplômes les plus élevés (Masters), fournisseur d’une main d’œuvre qualifiée à très bas coût aux patron·nes.

Enfin, la proposition du RN de supprimer les bourses en cas d’ « échec » est un facteur aggravant d’inégalité. Programme 2022 du RN : « L’emploi étudiant est une chance pour nos jeunes, auxquels il permet de découvrir la vie professionnelle et d’améliorer leur quotidien, mais aussi pour la France, car ils contribuent ainsi à la prospérité économique du pays. Avec cette mesure, l’État s’engagera fortement en faveur de nos forces vives qui ont fait le choix du travail, et pas celui de l’assistanat ».

C’est une vision à l’opposé de celle que nous défendons pour l’enseignement supérieur : pour la CGT, la formation initiale doit donner accès à une culture générale et une culture professionnelle de qualité, émancipatrice, garantie d’une qualification, d’une insertion professionnelle et d’une véritable progression de carrière. Le RN n’évoque jamais l’éducation émancipatrice et citoyenne pour les jeunes : il faut seulement les mettre au travail, le plus tôt possible, ne pas en faire des citoyen·nes qui réfléchissent et qui s’épanouissent par les études et la formation.

Préférence nationale pour les étudiant·es et pour les personnels

Une autre mesure phare du RN réside dans des aides financières assujetties à la validation des semestres et ce à destination des étudiant·es français·es boursier·es ou qui travaillent (c’est-à-dire les étudiant·es les plus pauvres). Cette mesure est raciste et xénophobe, et introduit une inégalité majeure entre les étudiant·es selon leur classe sociale.

Concernant le logement étudiant, le RN ressort la rengaine habituelle : « => faux !

La CGT revendique une retraite à 60 ans pour toutes et tous (hors départs anticipés pour les métiers pénibles), avec un calcul sur les 10 meilleures années pour le privé et sur les 6 derniers mois pour le public étant donnée la trajectoire de la rémunération, la prise en compte des années d’études, et la prise en compte de la pénibilité pour un départ anticipé.

« Le RN est pour l’augmentation des salaires » :

le RN dit cela pour séduire les travailleur·ses. La réalité est que le RN a voté contre l’augmentation du SMIC à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, il indique que cette augmentation des salaires se fera en baissant les cotisations sociales patronales… ces mêmes cotisations qui servent à financer nos soins ou nos retraites !

=> faux !

La CGT revendique la hausse généralisée des salaires et de leur partie socialisée (pour garantir la Sécu, l’assurance chômage et la retraite par répartition), leur indexation sur les prix et l’égalité salariale femme-homme. Avec un SMIC et une retraite minimum à 2000 € brut !

« Le RN n’est plus raciste » :

si, il l’est toujours. Le RN veut instaurer la « priorité nationale » dans la constitution. S’il y parvenait, ce serait l’avènement d’une société où le racisme serait institutionnalisé dans tous les domaines (logement, emploi, santé, éducation, prestations sociales…). Ce serait une société fracturée où la violence contre les immigré·es et les étranger·es serait multipliée.

=> faux !

« Les étranger·es prennent les emplois des Français·es et participent au dumping social » :

nombre d’études le montrent, contrairement aux idées reçues, l’immigration n’a que très peu d’effet sur l’emploi et sur le niveau des salaires, et a parfois même un effet positif. Le nombre d’emplois n’est pas fixe, mais augmente en même temps que la population (les nouveaux arrivant·es se nourrissent, s’habillent, achètent des services et des biens, occupent un logement…). Autrement dit le marché de l’emploi n’est pas un gâteau de taille fixe à partager en davantage de morceaux, mais le nombre de migrant·es lui-même augmente la taille du gâteau. Les travailleur·ses immigré·es occupent pour la plupart des emplois non pourvus par les Français·es, et souvent des emplois dans des secteurs d’activité précaires, pénibles et parfois dangereux (construction, hôtellerie-restauration, agriculture, services à la personne…).

=> faux !

La CGT revendique l’abrogation de la loi asile immigration, la garantie des mêmes droits pour un même travail avec la régularisation des travailleurs et travailleuses sans papiers.

« Le RN est désormais pour l’IVG » :

Marine Le Pen a voté pour la liberté des femmes à avoir recours à l’IVG dans la Constitution dans un objectif de séduction de l’électorat féminin. En réalité, si le RN arrivait au pouvoir, il mettrait en place toutes les barrières possibles à l’accès à l’IVG : maintien de la clause de conscience des médecin·es, arrêt des subventions au Planning familial ou réorientation de ses missions vers l’accueil des femmes pour les inciter à aller au terme de la grossesse. Par ailleurs, il se trouve que près de la moitié des député·es RN n’a pas voté pour l’intégration de l’IVG dans la Constitution, montrant la réalité de ce parti d’extrême droite, toujours bien ancré dans les valeurs misogynes qui sont les siennes depuis sa création.

=> faux !

La CGT revendique un accès libre et remboursé à la contraception et le droit à l’IVG et donc la garantie à son accès partout et tout le temps ainsi que la hausse des budgets pour le maintien et la réouverture des centres IVG (130 ont fermé ces dernières années).

« Le RN lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes » :

dans des vidéos de propagande, le RN assure vouloir lutter contre les VSS en luttant contre l’immigration. L’extrême droite instrumentalise les violences faites aux femmes, pour diffuser son message anti-immigrés. Les violences faites aux femmes ne sont pas liées à une culture, un pays, une religion ou classe sociale. Considérer qu’un violeur ne peut être qu’un étranger alimente la culture du viol. C’est au sein de l’espace privé et dans le monde du travail que se produisent en majorité les violences sexuelles.

=> faux !

La CGT revendique des mesures effectives pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail et pour protéger les femmes victimes de violences.

« Le RN serait en faveur d’un État fort qui réponde aux besoins des citoyen·nes » :

ce n’est qu’un discours de façade. D’une part, les propositions fiscales du RN assècheraient les services publics en les privant de sources de financement, d’autre part, le RN ne propose de renforcer que les services comme la police et la gendarmerie. Par ailleurs, le RN prône un service public qui exclut en faisant reposer son fonctionnement sur la préférence nationale avec l’instauration de règles de traitement différentes en fonction des origines.

=> faux !

La CGT revendique un statut garant de l’indépendance du/de la fonctionnaire et de sa protection contre toutes formes de pression ou d’intérêt partisan, d’un service public rendu dans l’intérêt général et le respect de l’égalité républicaine et de la solidarité.

La FERC appelle les salarié·es à un sursaut et à mobiliser pour le progrès social !


[1projet-la-jeunesse.pdf (rassemblementnational.fr)

[2Communiqué de Dominique Bildé « DÉFENDONS UNE ÉCOLE DUSAVOIR-FAIRE ! » 12 septembre 2022