Société Rémunérations

 On lutte pour les salaires !

 

L’inflation connait une forte progression et pourrait atteindre 10 % d’ici la fin de l’année. La hausse des prix touche les produits de première nécessité : l’alimentation, l’énergie, les carburants, les transports... et impacte fortement la vie quotidienne des Français·es.

Comme le veut la loi, le SMIC a déjà été revalorisé 4 fois en 2022. Et après avoir promis à de multiples reprises « d’indexer » les retraites sur l’évolution des prix, le gouvernement a été contraint d’augmenter les pensions et les minima sociaux de 4 %, et le point d’indice de 3,5 %.

Les Français·es galèrent mais les profits des multinationales explosent ! Pour les 38 sociétés du CAC 40 ayant publié leurs résultats semestriels, les bénéfices du 1er semestre s’élèvent à 73 milliards d’euros. C’est 26 % de plus qu’en 2021, 70 % en 3 ans. Les cadeaux fiscaux aux entreprises depuis le 1er quinquennat représentent 21 milliards d’euros par an soit 3 fois le montant nécessaire pour éradiquer la grande pauvreté (7 milliards).

Le gouvernement assume pleinement de parler de « pouvoir d’achat » et non de salaire. À l’opposé de la reconnaissance des qualifications et de la revalorisation du travail, il fait le choix des primes multiples, de la conversion des RTT en monnaie sonnante et trébuchante, de la défiscalisation des heures supplémentaires. Une nouvelle fois les salarié·es les plus précaires (et notamment les femmes) sont les plus pénalisé·es mais aussi l’ensemble du monde du travail à travers le tassement des grilles salariales vers le bas et l’affaiblissement du financement la Sécu (75 milliards d’exonérations de cotisations, partie intégrante du salaire socialisé dû à chaque travailleur·se, sont offerts aux entreprises en 2022 !).

Depuis plusieurs mois la CGT alerte sur la faiblesse des salaires, pensions et minima sociaux et de multiples salarié·es se sont mobilisé·es, souvent avec leur syndicat CGT, pour gagner des augmentations de salaires. Les victoires obtenues doivent faire boule de neige : dans tous les secteurs nous devons exiger des hausses de salaires et des pensions.

Le dégel du point d’indice de 3,5 % est très largement insuffisant pour faire face à la perte de pouvoir d’achat de ces 10 dernières années. L’annonce d’une augmentation salariale des enseignant·es de 10 % est positive, mais il reste de nombreuses questions. Et les 10 % conditionnés à la hausse du temps de travail et à l’acceptation de nouvelles missions sont inacceptables. Comme les mesures indemnitaires, individuelles et profondément inégalitaires, mises en œuvre dans l’enseignement supérieur et la recherche via les RIPEC et RIFSEEP. Dans le monde associatif, les salaires stagnent et ne permettent plus aux salarié·es de vivre correctement de leur travail. La revalorisation annoncée de 4 % des pensions de retraite et d’invalidité des régimes de base au 1er juillet est loin du compte pour sortir de la pauvreté nombre de pensionné·es.

Pourtant l’argent existe et doit revenir à celles et ceux qui créent les richesses en partant de revendications communes : SMIC et pension minimale à 2000 € brut ; indexation des salaires sur l’inflation et des retraites sur les salaires ; retour de l’échelle mobile des salaires avec un salaire minimum correspondant à chaque qualification ; rattrapage de 400 € pour toutes et tous ; intégration de l’ensemble des primes au salaire de base et fin des exonérations de cotisations sociales.

Les crises économique, écologique, sociale, militaire, sanitaire, démontrent qu’il est plus que temps de transformer le slogan « urgence sociale, urgence climatique, même combat » en actions et en véritable lutte pour transformer la société.