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 Syndicalisme et mobilisations citoyennes : comment décloisonner les luttes ?

 

L’université syndicale internationale du Global Labour Institute (GLI) Paris s’est tenue début octobre 2019.

Plusieurs camarades de la FERC-CGT ont participé et animé des ateliers. Le thème choisi cette année ne pouvait que nous parler : décloisonner les luttes, c’est ce que cherche à faire la FERC-CGT.

Ces trois journées de travail avec des syndicalistes français (CGT, Solidaires et FSU) et du monde entier (Europe, états-Unis, Canada, Sénégal, Russie, Congo…) ont été très riches. Ainsi, l’Université a été l’occasion de partager des expériences d’alliances ayant permis de renforcer les revendications féministes dans les organisations syndicales grâce au récit de syndicalistes béninoise et burkinabé racontant la lutte contre le harcèlement sexuel dans les hôtels ACCOR ou encore celui de syndicalistes suisses ayant organisé la grève des femmes.

Les participant·es ont également planché sur la lutte contre la montée de l’extrême droite sur les lieux de travail. L’urgence d’articuler lutte contre le réchauffement climatique et lutte pour plus de justice sociale a débouché sur le lancement d’un réseau TUED -Trade Unions for Energy and Democracy- entre syndicalistes francophones sur le modèle du TUED américain.

Travailleur·ses migrants au Québec, moniteur·trices d’escalade et de canyoning (nos camarades du SNAPEC qui veulent intégrer la FERC-CGT) et livreur·ses à vélo en France, vendeur·ses de rue au Sénégal, tous et toutes ont en commun de travailler dans des secteurs éloignés des organisations syndicales. En croisant les récits d’expériences des intervenant·es, les participant·es du GLI ont identifié les leviers d’action et tactiques diverses pour s’organiser collectivement.

Les participant·esde l’Université 2019 ont pu imaginer les alliances possibles entre syndicats et autres mouvements citoyens grâce aux récits d’intervenant·es venus de France, de République Démocratique du Congo, de Russie et du Sénégal. Les victoires des mouvements La Lucha en RDC et Y’en a marre au Sénégal ont inspiré les participant·es et donné matière à réfléchir sur les moyens d’actions à mettre en œuvre.

LA FERC-CGT se retrouve dans ces initiatives, cohérentes avec le manifeste du GLI dont voici deux extraits.
L’agenda néolibéral constitue un défi fondamental pour les valeurs sur lesquelles repose le mouvement syndical : démocratie, bien commun, coopération et équité. Une organisation industrielle internationale forte est nécessaire, mais insuffisante en soi.

Le mouvement syndical international doit établir ou réaffirmer un agenda politique. Une grande partie du mouvement syndical international a tellement intériorisé l’idéologie néolibérale dominante qu’il n’y a que peu ou pas de discussion sur la politique :
par exemple, comment établir un contrôle démocratique sur les marchés financiers ou comment gérer les banques comme des services publics.

Le changement climatique, qui représente une menace existentielle pour la vie sur terre, reste en marge de l’agenda syndical.
[...]

Il est clair que les structures et les politiques actuelles du mouvement ouvrier, en particulier au niveau international, ne sont pas adéquates pour relever les défis d’une économie mondialisée, vandalisée sur le plan environnemental, privatisée, financiarisée, et dont ses travailleur·ses sont informalisés et précairement employés.
Nous avons besoin d’organisations et réseaux internationaux qui s’engagent avec les membres des syndicats sur le lieu de travail et dans leurs communautés et qui sont directement pertinents pour eux.